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accessoires et pour rendre raison de la transmission des terres
qui sont l'objet principal de son travail. Le plan de cet ouvrage
etait excellent, et chaque fois qu'on le consulte, on regrette que
ce judicieuxdominicain n'ait point eu de successeurs pour nous
donner l'histoire de tous les grands fiefs de la Bretagne sur le
plan qu'il avail si heureusement inaugure.
Un dictionnaire des terres, qui aspire a etre complet, sans
avoir la pretention d'atteindre ce but, doit se renfermer dans
des limites infiniment plus resserrees qu'un recueil d'articles
choisis arbitrairement el toujours peunombreux. L'auleur, pour
rester dans une juste mesure, doit considerer que la chose qu'il
imporlesurtout de connattre pour toutes les terres, c'est la suc^-
cession des families qui les ont possedees; les epoques et les
moyens des changements de mains. La se borne reellement l'his¬
toire de la plupart d'entre elles, et la tache de l'auteur qui en
traite dans leur ensemble ne va pas plus loin.
La matiere, ainsi reduite a sa plus simple expression, n'en conserve
pas moins un grand interet, soil qu'on la considere inlrinseque-
ment,soitqu'on 1'envisagedans les applications qu'on en peutfaire.
Pour justifier la premiere assertion, il suffit de remarquer la
curiositeavec laquelle la plupart des proprielaires recherchent par
quellesmains ont passe les terres qu'ils possedent, et comment elles
Font successivement arrivees jusqu'a eux. Tout homme s'identifie
naturellement avec laterre qui l'a nourri, et, pour peu qu'il pense^
son interet ne se borne pas a sa propriete; il s'etend encore aux
terres de son voisinage. On peut dire avec verile que c'est bien la
ce qui constitue reellement l'histoire de la paroisse, car c'est
cette connaissance qui donne la vie a chaque manojr, a chaque
ruine, a chaque lieu dont les ruines memes ont disparu-
Sous le rapport des applications, nous remarquerons que la
connaissance des proprietaires des terres est indispensable pour
avoirTintelligence complete de l'histoire, par suite de l'usage
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