Moser, Henri, À travers l'Asie Centrale

(Paris :  E. Plon, Nourrit ...,  1886.)

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CHAPITRE V
 

DE  TAGHKENT    A   ROUKHARA.

Départ de Taclilícnt. — Le désert de la faim. — Les portes  de Timour. — Point de transition
entre I'hiver et l'été. — Samarcande. — Takhsir, je te reconnais. — Mcdressés  et mesdjets.

—  Femmes surprises. — Méfails d'un bibeloteur. — EuPi^osiab. — Edifîces et ruines. — Ghah-
Sindeh. — Le *< Jardin des sainís » . — Systême d'irrigation. —Fertilité du sol. — En route. —
L'oasis du Miankal. — Le prince de Wittgenstein. — Les djifrnites. — Marche solennelle de
l'ambassade. — Réception sur le sol de Boukhara. — Dastarkhan. — Gérémonial compliqué.

—  Incident. — Profusion de cadeaux. — Les carrosses antédiluviens de I'Emir et le plaisir
d'y être cahotn. — Approche de la capitale.
 

Notre départ de Tachkenta été fort précipité. G'est á peine si nous avons
pu faire nos visites d'adieu. Le 4 octobre, á dix heures du soir, les chevaux
de postesont attelés dans la cour du palais du gouverneur général; la nuit
est noire, et, scliI, un « yerachik » russe est capable, dans cette obscurité, de
conduireun attelage au galop sur une route corarae celle qui nous attend.

Entre Tachkent et Saraarcande, il n'y a á chaque station que trois atte-
lages, et nous allons être suivis de prés par toute I'arabassade russe et
l'ambassade de Boukhara. Être les premiers, en pareil cas, est la raeilleure
chose á faire. Gráce a la bonté du général, une estafette nous précéde de
station en station, et nous trouvons les chevaux prêts, ce qui est un grand
point. Pour voyager dans I'Asie centrale, il fautbeaucoup de choses, raais
avant tout la protection et les bons soins des autorités. Les  « padarojnas »
(ordres de passe, espéce de passe-port) portent soit un sceau unique, soit
deux sceaux : cette seconde passe donne aLi porteur la faculté de faire déte-
ler, pour son service, les chevaux d'un tarantasse, même préts a partir, et
elle n'est a la portée que de ceux qui voyagent en missions spéciales. Si
nous I'avons obtenue, c'est uniquement au général que nous le devons.

Mais aussi nous filons, le baron de Sermet et moi, avec une vitesse de
quinze verstes a Fheure. II y a bien quelquefois des pourparlers, mais la
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