Moser, Henri, À travers l'Asie Centrale

(Paris :  E. Plon, Nourrit ...,  1886.)

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CHAPITRE   XV
 

TEHEBAN K'
 

Entrée dans la capitale de la Per:c. — Mes trois meilleurs cbevaux prennent la route de Vienne.

—  Gravement malade. — Le bakim du Chali. — Fêtes de Nourrous. — Fermez les yeux! —
Les séides. — Nasr-Eddin-Chab. — Audience. — Coiffé d'un claque dangereux. — Parade
et visites officielles. — Zil-i-SuItan. — Les ministres de Sa Majesté. — La colonie européenne
et ses potins. — Comment la cour de Téhéran apprit I'usage de la fourchette. — L'endéroun.

—  Un Francais qui passe a l'islam et épouse son palefrenier. — Sauf le maillot, les Persanes
portent le costume de nos corps de ballet. — Les courses de Téhéran. — Nouveaux méfaits
de Chébane. — Je perds mon plus fidéle compagnon de voyage.
 

Je n'ai pas besoin de vous peindre notre joie quand, aprés vingt-cinq
jours de raarclie pénible, nous de'coLivrons enfin, du soraraetdes collines, la
capitale de la Perse. Ghacun s'était rais en frais; Ghébane avait arboré
son beau costurae circassien, tout charaarré d'argent; on s'était lavé au
dernier raenzil.: les chevaux faisaient plaisir á voir, reluisant au soleil
sous leurs brillants harnacheraents de gala; Akhinet, ne possédant que son
costurae en loques, s'était contenté de fourbir ses arraes. Les mulets eux-
méraes avaient pris un air de fête, et le tinteraent de leurs clochettes rae
serablait plus gai que de couturae. Lá-bas, cette grande plaque noire au
pied des montagnes de I'Elbours, tranchant sur la couleur uniforme du
désert qui I'entoure, représentait pour tous le repos, le confort, la civilisa-
tion, Moi-raéine , en particulier, j'étais sûr de trouver lá des nouvelles de la
patrie , de raa faraille, dont je n'avais recu depuis sept raois qu'une seule et
unique dépéche télégraphique.

C'est donc lå ce Téhéran, dont les récits et les descriptions ont exalté

^ Je dois la majeure partie des photographies qui ont servi de motifs pour I'illustration de ce
chapitre , a I'éminent artiste M. Ermakoff de Tiflis, que j'eus la bonne fortune de rencontrer a
Téhéran.
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