TEINTURERIE d'iNDIGO AUX ENVIRONS DE DIZFOUL. (VoyeZ p. 652.)
CHAPITRE XXXVIII
Oizfoul. — Prospérité commerciale et agricole de la ville. — Visite aux trois andérouns du naieb loukoumet
(sous-gouverneur). — Heureuse prédiction.
13 janvier. — Nous sommes à Dizfoul depuis deux jours. Malgré tout notre désir, nous
n'avons point encore visité l'emplacement de Suse, à peine distante de six à sept farsakh. S'il
eût fait seulement une éclaircie, j'aurais trompé mon impatience en montant sur la terrasse,
d'où l'on peut, m'assure-t-on, apercevoir le tell quand l'atmosphère est pure : mais depuis
notre arrivée fl n'a pas cessé un seul instant de pleuvoir.
Les heures, toujours trop longues lorsqu'elles ne reçoivent pas un emploi utile, se sont
passées à échanger des politesses avec nos hôtes.
L'Arabistan, l'une des plus importantes provinces du sud-ouest de la Perse, est gouverné
actuellement par un oncle du roi, Hechtamet Saltanè. Ce prince varie ses plaisirs et change
de résidence à chaque saison ; il habite le plus souvent Chouster, toutefois il vient passer le
printemps à Dizfoul, où la température est plus fraîche que dans sa capitale d'hiver. En
son absence l'administration de la ville est confiée à un lieutenant ou ?iaïeb loukoumet. Le
sous-gouverneur, escorté de ses mirzas, est venu nous rendre ses devoirs et nous a fortement
engagés à attendre à Dizfoul la fin de la saison des pluies. Entre-temps il nous a mis au
courant des affaires de la province. A l'entendre, la ville, en pleine voie d'agrandissement
et de prospérité, mériterait mieux que Chouster, aujourd'hui bien déchue, le titre de capitale
de l'Arabistan. La population s'est doublée depuis quelques années, et le commerce a pris une
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