Dieulafoy, Jane, La Perse la Chaldée et la Susiane

(Paris :  Hachette,  1887.)

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IMAMZADDÈ     ABDOULLA     BANOU.    (VoyeZ   p.   686.)
 

CHAPITRE   XLI
 

Masdjed djouma de Chouster. — Imamzaddè Abdoulla Banou. — Oépart de Chouster. — Une nuit chez les nomades
Le village de Veïs. — Ahwas. — Sur le Karoun. — A bord de VEscombrera.
 

Chouster, 21 janvier. — Hechtamet saltanè n'avait pas trompé Marcel en lui représentant
ses administrés comme des gens intolérants et fanatiques. Les Chiraziotes et les Ispahaniens,
intraitables pourtant, sont des anges de douceur et des esprits libéraux si on les compare aux
Chousteriens.

Habitée par une noblesse redevable de ses titres et de son influence à son origine sainte, la
capitale du Khousistan se fait gloire de ses sentiments de haine envers ceux qui ne professent
point le credo musulman, et proteste contre le relâchement des cités où l'on accueille
d'impurs chrétiens. N'ayant pas la prétention d'échapper aux témoignages de l'aversion
générale, nous aurions peut-être renoncé à parcourir la ville et les bazars, si Assadoullah
khan ne nous eût donné une escorte, placée sous les ordres du viefl intendant de sa maison.
La présence de ce serviteur bien connu de toute la vifle nous a permis de sortir sans être
injuriés, mais nous avons du néanmoins renoncer à pénétrer dans la masdjed djouma,
antique édifice en grand renom de sainteté. Demande pohe adressée à l'imam djouma, visite
au jeune seïd Mirza Djafar, qui passe pour représenter l'esprit de progrès, interprétation des
textes du Koran donnée en notre honneur par les thélogiens d'Ispahan, sont restées sans
résultat : nous ne sommes point venus à bout du mauvais vouloir des prêtres. Il a fallu se
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