Fouillée, Alfred, La philosophie de Platon

(Paris :  Hachette et cie,  1888-1904.)

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CHAPITRE IV
 

THÉORIE   PLATONICIENNE   DE   LA   SENSATION
 

I. L'Idée dans le passage de la notion du moi à celle du
non-moi. Rôle de la sensation selon Platon. — IL Existe-t-il
une faculté spéciale appelée perception extérieure? Lois
générales de la perception distincte. Leur rapport avec
le principe d'universelle intelligibilité ou de causalité. —
III. Part du subjectif et de l'objectif dans la connaissance
sensible. Examen et conciliation, par l'intermédiaire de
ridée, des dilTérents systèmes sur ce sujet. Point de vue (Ui
sens commun, de la science et de la métaphysique.

L'âme, selon le platonisme, enveloppe toutes choses
dans sa puissance, et contient en elle toutes les Idées;
mais elle ne peut embrasser à la fois par la conscience
tout ce qu'elle est ou peut être, comme la pensée parfaite
et éterneUement en possession d'elle-même. Elle a donc
besoin de se diviser, de se fracUonner; de se porter vers
la multiplicité des choses extérieures pour en recevoir
l'infiuence et par là prendre conscience à la fois d'elle-
même et des autres choses. La loi de solidarité univer¬
selle ne veut pas qu'un être fini puisse se développer par
lui seul; car alors il serait semblable à l'être qui, n'ayant
besoin que de soi pour se développer, est éterneUement
développé en soi, par soi et pour soi. Tous les autres êtres,
qui contiennent dans leur puissance la perfection infinie,
mais n'en offrent qu'une réaUsation incomplète, ont besoin
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