Fouillée, Alfred, La philosophie de Platon

(Paris :  Hachette et cie,  1888-1904.)

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CHAPITRE II
 

LE   SUPRÊME   INTELLIGIBLE,   UNITÉ   ET   ORIGINE
DES   IDÉES   ET   TERME   DE   LA   DIALE(iTIQUE
 

t. HYrOTHl>SE DES IDÉES INNÉES. ftON CARAC'IÈHE MYTHIQUE. — 11. RES¬
TAURATION DE  LA PREUVE DIALECTIQUE DE l'eXISTENGE  DE DiEU  PAR

l'Unité intelligible, scpérieure aux contraires. —CetteUnité
ost-elle pour Platon virtualité pure, actualité pure, ou uu
terme supérieur aux deux à la fois ? Examen de l'antinomie
entre la puissance et l'acte. — Supériorité de la conception
])latonicienne et alexandrine sur la conception aristotélique.
Les Idées ou raisons intelligibles sont pour Plalon les puis¬
sances de la réalité absolue.
 

I. Nous avons vu Plalon chercher l'origine des idées
dans l'intuition d'objets supérieurs aux sens et à la con¬
science, que saisirait la raison. Ces réalités intelligihles,
par opposition aux réalités sensibles, sont la vérité ahso-
lue, la cause absolue, la suhstance ahsolue, l'inhni, le
paiiait. Dieu même aperçu en quelque sorte sous divers
aspects à cause de son rapport avec les choses sensihles.
C'est à Platon que se rattachent les parUsans des notions
innées.

Un premier sens de l'innéité consiste dans l'hypothèse
d'idées latentes en nous dès la naissance et qui, de con¬
fuses, deviendraient claires par t'usage. Socrate admettait
qu'apprendre, c'est trouver en soi les idées et les enfanter
comme par une maieutique intellectuelle. De même, Pla-
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