Fouillée, Alfred, La philosophie de Platon

(Paris :  Hachette et cie,  1888-1904.)

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CHAPITRE IV
 

LE  BIEN, UNITÉ   SUPRÊME  DE   L IDÉAL   ET   DU   RÉEL,
DE   LÀ   PERFECTION   ET DE   l'eXISTENGE
 

[. Restauhation de ea preuve de l'existence de Dieu paii u'iden-

TITÉ   DE  LA   PEKFEGIMON   ET   DE   LA   RÉALITÉ.  —   Origine  plalOlli-

cj'enne do celte preuve. Unité du suprême idéal et de la
suprême réalité pour Platon. Pourquoi la perfection est
conçue par lui comme absolue a priori. — IL Objections de
Kant. La perfection est-elle conçue par nous comme sim¬
plement j/t)055i/>/e, c'est-à-dire comme relative? — UI. Objec-
lions du ]iaturalisme et de Fidéalisme abstrait ou concep¬
tualisme. — La perfection est-elle conçue par nous comme
impossible a prloril — Est-elle impossible a posterio/'i'i Va¬
leur des inductions tirées de l'expérience. Le platonisme
peut-il appliquer à l'Idée des Idées ce qui n'est vrai que
des idées inférieures et des existences inférieures? Distinc¬
tion de la perfection matérielle et de la perfection spiri¬
tuelle. Que l'absolu est l'Esprit pur.
 

1. La perfection, qiU était pour les platoniciens la
suprême raison d'existence, est devenue pour le natura¬
lisme et le conceptualisme modernes une raison de non-
existence. L'absolu s'est en quelque sorte déplacé; après
avoir été le privilège de l'inhuie perfecUon, il est devenu
celui de l'inhuie imperfecUon, et plus une chose a de qua¬
lités, moins il semble à quelques philosophes qu'elle doive
avoir d'être. Pour les platoniciens, la perfection, inipU-
([uaut l'existence,  était absolue;   [)our Kant, elle est
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