Fouillée, Alfred, La philosophie de Platon

(Paris :  Hachette et cie,  1888-1904.)

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CHAPITRE VII
 

RESTAURATION   D UNE   DOCTRINE   DE   LA   PROVIDENCE
SELON   LE   PLATONISME
 

L Examen du problème du mal selon l'esprit du platonisme.
Point de vue de la perfection. ■— IL Point de vue de l'al)-
solu.
 

I. Dieu, dit Platon, a fait l'univers aussi semblable à lui-
même qu'il est possible; il est donc certain qu'il a choisi
le meilleur des mondes. Cette conséquence, nous l'avons
vu, n'est pas fondée sur une nécessité extérieure (jui s'im¬
poserait à Dieu, mais sur la parfaite indépendance de l'être
parfaitement bon. Bien ne peut empêcher une bonté sou¬
verainement libre de se montrer telle qu'elle est, c'est-à-
dire souverainement bonne. Mais alors comment concUi(M'
la brutale évidence du mal, qui est partout dansl'uniNei's,
avec l'hlée du Bien?

La réponse vraiment platonicienne ou néo-])laloni-
cienne qu'on peut faire au problème du mal, c'est qu(\
étant donné un être imparfait dont nous regrettons l'im¬
perfecUon, U suffit de regarder avant lui et api'ès lui pour
voir réalisée la perfecUon que nous voudrions trouver en
lui. En premier lieu, tout être imparfait sort d'un être
plus parfait qui a réahsé déjà l'idéal du genre. En second
lieu, tout êli'e imparfaU tend à devenir et deviendra aussi
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