Joanne, Adolphe Laurent, Géographie du département de Maine-et-Loire

(Paris :  Hachette,  1901.)

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6                                           MAINE-ET-LOIRE.

carte géologique du département, on voit qu'en faisant passer
par Angers une ligne droite tirée du nord-ouest au sud-est, on
divise le pays en deux parCîès à peu près égales : » au sud-
ouest de cette ligne on trouve les granits, les leldspaths, qui
sont précisément la roche formant les trois principales colUnes
de Maine-et-Loire, les terrains de transition, si bien que cette
moitié du dépurtement se relie, par la nature de ses roches,
d'une part à la Vendée, de l'autre à la Bretagne. Au nord-est
de celte ligne, on rencontre les schistes oii s'exploitent les ar¬
doises d'Angers, les calcaires, les craies (répandues surtout
dans le pays de Saumur), les terrains tertiaires, qui composent
pour une grande part les arrondissements de Saumur et de
Baugé. Comme le comporte la nature des roches, la moitié du
département, composée de granit, de feldspath et des terrains
métamorphiques ou de transition, est plus accidentée, plus
boisée, plus fraîche, plus riche en sources et en ruisseaux que
celle où lèguent le schiste, le calcaire, la craie et les couches
tertiaires. Les collines, avons-nous dit, y sont plus élevées,
les vallées y sont plus profondes, plus resserrées, plus tor¬
tueuses ; les bois, les haies touffues, d'où souvent s'élancent
des arbres, y arrêtent à chaque instant la vue et iont de cette
contrée un Bocage (nom qu'on lui donne quelquefois, comme
à une région contiguë de la Vendée et à un petit pays de la
Normandie). C'est là que commença la fameuse guerre de
Vendée, et peu de terrains se prêtent mieux aux embûche^, ^
aux surprises, aux escarmouches, à l'attaque subite, à la fuite
par groupes ou par homme, en un mot à tout ce qui cons¬
titue la guerre de partisans.

Le Maine-et-Loire, ayant un grand fleuve et beaucoup de ri¬
vières, possède naturellement de larges et fertiles vallées au
sol d'alluvion : la plus vaste comme la plus féconde, en même
temps que lapins peuplée et la plus agréable à visiter, est celle
(îe la Loire, dont la largeur n'est jamais inférieure à deux ki¬
lomètres et atteint quelquefois huit kilomètres. Le fleuve, gé¬
néralement d'un lit très-large (mais ce lit est plein d'îles et trop
peu profond pour que la navigation y soit facile), y coule au
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