Joanne, Adolphe Laurent, Géographie du département de Maine-et-Loire

(Paris :  Hachette,  1901.)

Tools


 

Jump to page:

Table of Contents

  Page 28  



28                                          MAINE-ET-LOIRE.

depuis lors, ce duché ne fut plus qu'un titre d'apanage réservé
aux fils puînés dos rois de France.

Pendant les guerres de religion, l'Anjou fut le théâtre de
plusieurs opérations importantes; Bu>sy d'Amboise, gou¬
verneur de cette province pour Charles IX, y a laissé d'odieux
souvenirs. Ce fut à Angers que se terminèrent ces fatales dis¬
cordes par la soumission du duc deMercœur, le dernier chef de
la Ligue (1598).

Sous le règne de Louis XIII, les troubles occasionnés par la
régente Marie de Médicis agitèrent l'Anjou. La paix d'Angou-
lême, ménagée par Richelieu, avait accordé à la régente le
gouvernement de l'Anjou et trois places de sûreté (1619). Mais
les intrigues dont Angers devint alors le centre obligèrent
le roi à marcher lui-même contre cette ville, et les troupes
de la reine-mère furent défaites au combat des Ponts-de-Cé.

En 1789, le Maine-et-Loire embrassa d'aboid avec enthou¬
siasme la cause de la Révolution et la magnifuiue conduite de
Beaurepaire, commandant des volontaires de Maine-et-Loire à
la défense de Verdun, excita une admiration universelle.

Cependant ce fut près d'Angers qu'éclata cette terrible
guerre civile appelée guerre de la Vendée, qui couvrit de sang
et de ruines les malheureuses provinces de l'Ouest. Le
10 mars 1795, le charretier Cathelineau souleva les conscrits
du canton de Saint-Florent, et, avec l'aide du garde-chaise
Stofflét, s'empara de Cholet. De nombreux gentilshommes,
Lescure, Bonchamps, d'Elbée, La Rochcjaquelein et Charrette,
se mirent alors à la tête du mouvement et s'emparèrent de
Saumur (9 juin). Repoussés de leurs attaques sur les Sables
et sur Nantes, les insurgés furent vainqueurs aux combats d<i
Châtillon (5 juillet) et de Vihiers (18 juillet). Ils remportèrent
ensuite une série de succès à Chantonnay, à Saumur, aux
Ponts-de-Gé ; ils avaient pour adversaires les généraux Mar¬
ceau, Canclaux, Rossignol, Santerre et Kléber.

Mais une vigoureuse impulsion fut imprimée par la Conven¬
tion à la répression de la révolte ; en onze jours les Vendéens
subirent quatre échecs : ils furent vaincus à Saint-Symphorien
  Page 28