Joanne, Adolphe Laurent, Géographie du département de Maine-et-Loire

(Paris :  Hachette,  1901.)

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38                                MAINE-ET-LOIRE.

Les premiers descendent dans les galeries au moyen du bassicol
ou des échelles. Le bassicot est une caisse en bois rectangulaire
suspendue à un câble et dans laquelle se montent, à Faide d'un
manège ou de la vapeur, du fond de l'ardoisière jusqu'à l'orifice du
puits principal d'extraction, les blocs ou les débris d'ardoises, qui,
chargés immédiatement sur des tombereaux, sont conduits près des
tue-vents où ils doivent être fendus et taillés. Toutes les fois qu'un
bassicot plein monte, un bassicot vide descend.

tes ouvriers d'à haut travaillent derrière des tue-vents, abris
mobiles de paille qui les protègent pendant qu'ils refendent la pierre
ardoisière. Pour accomplir ce travail avec succès, il faut que l'ar¬
doise soit fraîchement montée ; dès qu'elle est restée quelques jours
à l'air, ce travail délicat de l'effeuillement ne réussit que difficile¬
ment. Après avoir divisé le bloc en Fappuyant le long de ses jambes,
protégées par des matelas de chiffons, l'ouvrier y introduit une
longue lame d'acier aussi mince que du papier. Puis, ces feuilles
divisées par épaisseur sont réduites à des dimensions qui varient
depuis 60 cent, sur 40 (mesure de la grande ardoise dite anglaise),
jusqu'à 15 cent, sur 12 (petite ardoise pour la réparation des toits).
Les petites ardoises sont celles qui oflVent le plus de résistance, et
les Angevins les emploient de préférence pour leurs toitures.

Les carrières d'ardoises d'Avrillé ont été abandonnées après avoir
fourni jusqu'à sept millions d'ardoises par an.

Près de Chalonnes et de Suint-Georges, existe un bassin houillcr
do 4 kil. de largeur maxima, compris sur les deux rives et sous le
ht de la Loire. Ce bassin, s'étendant dans les deux vallées de la Loire
et du Layon, se prolonge dans la Loire-Inférieure jusqu'à Châleau-
briant, et porte le nom de Layon-et-Loire. — Une mine à^anthra-
cite est exploitée k Saint-Lamberl-du-Laltay, une autre à Montjean,
une autre enfin à Saint-Georges-Châtelaison. Ces mines ont produit,
en 189B, 13,593 tonnes de combustible.

On exploite des tuffeaux dans les arrondissements de Saumur et
de Baugé, tout le long de la rive gauche de la Loire, dont le soi est
fouillé d'excavations immenses, sur les bords du Thouet et dans tout
le pays de Doué, en partie habité en caves, sur les rives du Loir et
de la Sarthe. — Aux Sablons, près de Beaupréau, existe un très-beau
gisement de sable.

Enfin on trouve, sur le territoire, des minerais de fer (notamment
près de Segré : trois concessions), des pierres à chaux, des marbres,
comme à Saint-Barlhélemy (marbre gris) ; du grès dans les coteaux
entre Baugé et le Loir ; des pierres à bâtir sous le nom de pierres
de Bécon, et des dépôts tourbeux dans la vallée de la Dive.
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