Tauxier, Louis, Le noir de Bondoukou

(Paris :  E. Leroux,  1921.)

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LIVRE  III
Les Koulangos
 

CHAPITRE   PREMIER
LE TRAVAIL
 

Nous ayons vu plus haut que les Koulangos étaient la population la plus
nombreuse du cercle de Bondoukou. C'est aussi je ne dirai pas la plus tra¬
vailleuse, car les Dyoulas se donnent beaucoup de mal pour leur commerce,
mais la plus cultivatrice, la plus arboricultrice, bref la plus attachée à la
brousse. C'est comme l'assise du pays sur laquelle reposent les Dyoulas
commerçants, les Abrons conquérants. Nous commencerons donc par elle
notre analyse sociale des races du cercle.

Nous examinerons tour à tour le travail, la famille, les pouvoirs publics
et la religion. Commençons par le travail et par ce qui, dans le travail des
Koulangos, est le plus important : la culture et Parboriculture.

G'est l'igname (1) que les Koulangos cultivent le plus : en effet, au point
de vue culture, les Koulangos appartiennent comme les Baoulés, les Dyou¬
las, les Yoroubas etc., bref comme une grande partie des races de la Haute
Côte-d'Ivoire, de la Haute Gold-Coast, de la Nigeria moyenne, à ce que
l'on peut appeler la région de l'igname, qui a une grande extension en
Afrique occidentale, au-dessus de la forêt dense. L'igname est, comme on
le sait, un tubercule énorme qui atteint 50 centimètres de long et la gros¬
seur du bras. Une igname pèse de 1 à 3 kilogs. L'ignamier est un petit
arbuste, de un mètre et demi de haut environ, au feuillage très vert. On
plante l'igname sur des buttes de terre séparées par un intervalle conve-

(1) Dongo en koulango.
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