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POUVOIRS  PUBLICS
 

Les Koulangos, lorsque la conquête française se produisit, étaient,
comme nous le savons, et depuis longtemps sous la domination des Abrons.
Geux-ci avaient organisé les pouvoirs publics d'une façon relativement
puissatile, mais, avant les Abrons, les Koulangos étaient en proie à l'anar¬
chie nègre. Dans toute l'étendue du pays koulango, les villages étaient in¬
dépendants les uns des autres et ne relevaient de personne. Dans le Nasian
seulement (i) un petit état s'était formé, un de ces petits états que l'on peut
appeler des états-cantons, des royaumes-cantons. Encore peut-on se de¬
mander si dans cette région, ce ne sont pas les éléments huélas ou dyou¬
las qui y sont, avec les Noumous, relativement nombreux, qui auraient été
le point de départ de cette petite concentration. A Bondoukou il y avait
aussi, nous le savons, une petite royauté, mais elle était nafana et non pas
koulango. En résumé Ton peut dire que les Koulangos formaient, sauf ra¬
res exceptions, provenant sans doute partout de la présence d'éléments
non-koulangos, une juxtaposition de petits villages indépendants incapables
de se confédérer et ne reconnaissant d'autre autorité que celle de leurs
chefs de village et de leurs chefs religieux superposés aux binntôsé et aux
chefs de famille globale. G'est donc cette cellule politique, le village que
nous devons examiner tout d'abord et même presque exclusivement puis¬
qu'elle forme, pour ainsi dire, tout l'édifice politique de la race koulango.

Disons en commençant que les chefs de quartier n'existent pas ici, les
villages koulangos étant trop petits (2).

(1)  Le Nasian compte actuellement 37 villages et 4.500 habitants, en arrondis¬
sant les chiffres.

(2)  Je rappelle que les gros villages du cercle (Bondoukou, Sorobango, Soko,
etc., ne sont pas koulmgos du tout (Bondoukou, Sorobango) ou ne le sont que
pour peu de chose (Soko). Les villages koulangos de la région de Bondoukou sont