Tauxier, Louis, Le noir de Bondoukou

(Paris :  E. Leroux,  1921.)

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LIVRE IV
Les  Dyoulas
 

CHAPITRE  PREMIER
LES ORIGINES
 

Nos lecteurs savent que les Dyoulas sont un peuple mandé, c'est-à-dire
qu'ils sont une fraction de cette race nègre importante qui peuple une si
grande partie de PAfrique occidentale et qu'on appelle en général (( man¬
dingue )) ou (( mandé » actuellement, du nom d'un de ses pedples principaux
la gens du Manding (1) ou Mandé, ou Malinkés. Ce nom, disons-le en pas¬
sant, est assez mal choisi puisqu'il désigne toute la race par le nom d'une
de ses branches particulières. Au fond il serait tout aussi juste de désigner
toute la race dite mandé par le nom des Bambàras, ou celui des Soninnkés.
Quoiqu'il en soit, tout le monde comprend ce qu'on veut dire quand on dit
que les Dyoulas appartiennent à la race mandé.

Mais dans cette race n'appartiendraient-ils pas à quelque fraction moins
large que la race mandé prise dans son ensemble, plus large que chaque ra¬
meau particulier ? G'est Pavis général en effet que les Dyoulas sont une
fraction des Soninnkés (appelés souvent encore Sarakolés) et qu'ils repré¬
sentent une branche de ce peuple qui s*est séparée, il y a plus ou moins
longtemps, de la souche primitive.

Que signifie le mot « dyoula »? Disons d'abord qu'on doit dire « Dyoula »

(1) Prononcez Mandinngnn. Prononcez également Malinn'kés. Le Manding ou
Mandé proprement dit est situé approximativement entre Siguiri et Bamako et
ses principaux centres sont Kangaba et Niagassola. Il y a du reste beaucoup de
Malinkés en dehors du Manding proprement dit.
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