CHAPITRE   m
LA RELIGION
 

Nous n'avons pas eu le temps de faire, quand nous étions sur place, une
étude approfondie de la religion des Abrons. Cependant nous avons pu pren¬
dre quelques notes intéressantes à son sujet, nous avons pu voir beaucoup
de cases de fétiches etc. Nous répartirons ces renseignements sous trois
grands chefs :

10 les Dieux

2o l'Organisation Sacerdotale

30 les Rites.

Les Abrons ont comme grand dieu, semble-t-il, le Dieu du Giel ou plus
exactement le Dieu de l'Atmosphère. Depuis qu'ils connaissent les musul¬
mans, c'est-à-dire depuis longtemps, ils ont identifié ce Dieu-Atmosphère
à l'Allah des islamisés. C'est peut-être même cette identification qui a
donné le pas chez eux au Dieu-Atmosphère sur le Dieu-Terre et qui a ré¬
légué celui-ci au second rang.

En tout cas ils adorent aussi la Terre (Asaci) et lui offrent des sacrifices,
principalement quand ils cherchent de l'or.

Les Abrons ont, semble-t-il, un culte tout particulier pour les marigots
et les rivières. Dans beaucoup de villages leur fétiche est le marigot du vil¬
lage ou quelque marigot qu'ils ont connu autrefois.

Ainsi, dans un certain nombre de villages, le fétiche est « Tando ». On
me dit que c'est un fétiche de rivière, probablement la rivière Tano, qui
parcourt la partie occidentale de la Gold-Coast, et auprès de laquelle les
Abrons ont habité jadis (1).

Ainsi, à Bohi, les fétiches s'appellent, le principal, (( Avouérémosian ))

(1) Ainsi, à Dadiassi, le fétiche est Tando. Il est sous un abri en paille formant
petite case ronde ouverte de tous côtés comme on en voit tant au Nasian, chez
les Koulangos et en général dans le cercle de Bondoukou. (Voir plus haut : Reli¬
gion koulango). Le fétiche esc un ])etit sac noir allongé qui pend au plafond. En
bas la surface d'argile est bien lissée et au milieu est une espèce de socle en
argile dont la surface su] érieure est creusée, sans doute ] our pouvoir recevoir
le fétiche pendu au jjlafond, quand on le descend pour lui offrir quelque sacrifice.

Ge genre de case pour fétiches ne semble pas être abron mais emprunté aux
Koulangos. Nous allons voir un peu plus loin comment est faite la véritable
case religieuse abron.

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