Tauxier, Louis, Le noir de Bondoukou

(Paris :  E. Leroux,  1921.)

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APPENDICE   IV

Question Nafana-Koulango.
 

J'ai essayé de savoir directement quels étaient les plus tôt venus dans le
cercle des Koulangos et des Nafanas en interrogeant les gens des villages
où coexiste une population koulango et une population nafana comme
Soko, Yézimala, Laoudi. Mais les gens ne savent rien ou ne veulent rien
dire.

A Soko, où les Nafanas sont la majorité, l'ordre d'arrivée serait :

lo les Nafanas

2° les Koulangos

30 les Noumous.

Les Koulangos, qui pourtant ne forment qu'un seul et petit quartier
ici contre plusieurs quartiers nafanas, fournissent le chef du village.
Pourquoi ?

Si les Koulangos ont le pouvoir, me répond-on, c'est à la suite d'une
querelle entre Nafanas et Koulangos au sujet d'un mari koulango trompé.
Comme un mari nafana trompé par un Koulango avait réclamé aupara¬
vant un panier d'or pour le dommage subi, le mari koulango réclama à
son tour un panier d'or. Les Nafanas ne purent le payer et abandonnèrent
le pouvoir aux Koulangos, en compensation.

Pour Yézimala, où il y a un gros village koulango et un gros quartier
nafana, les gens disent s'y être installés ensemble jadis, venant de Sawi
(résidence de Bouna). Ils habitaient ensemble à Sawi, ils habitent ensemble
à Yézimala. Ils se considèrent comme frères, malgré la différence de race et
de langue. Ils disent que le grand-père des Koulangos aurait été un nommé
Férombo et le grand-père des Nafanas un nommé Sandorona.

A Laoudi, on me dit d'abord que les Koulangos sont venus les premiers,
puis on se reprend pour me dire qiie Koulangos et Nafanas sont venus en¬
semble de Sawi (résidence de Bouna) où ils habitaient ensemble. Quelqu'un
laisse échapper que ce sont les Koulangos qui ont donné le feu d'hospita¬
lité aux Nafanas. Puis ii essaye de reprendre cette indication.
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