APPENDICE  XIV

Note de M, VAdministrateur Labouret sur le royaume de Bouna
et les populations du pays.
 

Les renseignements qu'on donne généralement pour la fondation du
royaume de Bouna sont extraits des archives du poste dans lesquelles ils
figurent depuis 1902 : ds répondent à l'enquête générale prescrite à cette
époque par le commandant supérieur. Or ces données furent recueillies
dans des donditions assez défectueuses. En effet, au début de notre occu¬
pation, les chefs de poste n'avaient pas d'interprètes. Le lieutenant Grei¬
gert a pris ses informations, comme sa correspondance le témoigne, au
moyen de gradés indigènes de son détachement parlant et comprenant mal
le français, ne parlant pas le koulango et conversant en dyoula avec les
gens de Bouna. La situation n'avait pas varié en 1906, comme le remar¬
que M. Nebout {Dix ans à la côte d'Ivoire par M. Glozel, p. 171). A l'heure
actuelle l'interprète de Bouna n'entend ni les dialectes koulango et nabé,
ni celui des Téguessié, ni la langue lobi, ni celle des Birifor, c'est un
étranger arrivé depuis peu dans la région qu'il connaît mal ; il est doublé
il est vrai par un agent politique Al Hadji, fils aîné de l'ancien roi Dari,
mais très mal instruit des traditions.

Il n'est pas surprenant que les renseignements recueillis en 1919 auprès
d'indigènes notables s'entretenant directement avec moi en mandingue dif¬
fèrent de façon assez sensible des notes rédigées sur le journal du poste en
1902, sans moyens suffisants de recherches.

J'avouerai du reste qu'une enquête du genre de celle que j'ai menée pré¬
sente des difficultés considérables et ne peut donner de certitudes absolues.

Mes principaux informateurs dans la région de Bouna ont été :

1^ le roi.

20 Abou Bakari, notable âgé de 70 ans environ, issu d'un dyoula et
d'une femme nabé.

3° Samé Sibé, Nabé de Goota, descendent du Loroda de la légende.

4° Koussougo, chef de quartier à Bouna ;

5» Yaboligyé, chef de quartier à Bouna ;