Brézol, Georges. Les Turcs ont passé là

(Paris :  Brézol,  1911.)

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LES  TURCS   ©NT  PASSE  LA...                        11

Le rapport de la Délégation gouvernemen¬
tale euYoyée à AcJana montra qu'en plus des
différentes causes d'animosité entre chrétiens
et musulmans, il y avait eu l'incapacité et le
manque d'énergie des vâli$ et de^ autres auto¬
rités locales.

Pour conclure, le rapport de la Cour Mar¬
tiale disait que quinze coupables avaient déjà
été pendus, que huit cents méritaient la mort,
quinze xaïlle les trayaux forcés, quatre-vingt
mille des peines moindres. « gi l'on veut
châtier les coupables, il faudra établir, dit-il,
un cordon militaire autour de la ville et opérer
avec rapidité. Mais pour obtenir une réconci¬
liation générale, il vaudrait mieu3^ déclarer
une amnistie plénière à l'occasion de la fête
nationale. »

Cette déclaration n'était-elle pas une preuve
accablante de l'obstination du gouvernement
jeune turc à fermer les yeux — comme son
prédécesseur — sur les agissements des Turcs
proprement dits en leur faisant une place à
pa^t dans la grande nation ottomane.

Lea personnalités gouvernementales pous¬
sèrent le parti-pris jusqu'à faire endosser aux
Arméniens eux-mêmes, les responsabilités des
massacres dont ils avaient été les victimes.
On les accusait d'avoir voulu préparer une
intervention européenne, grâce à des comités
révolutionnaires. Et ce sont les Arméniens qui,
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