Brézol, Georges. Les Turcs ont passé là

(Paris :  Brézol,  1911.)

Tools


 

Jump to page:

Table of Contents

  Page 48  



48                      LES  TURCS  ©NT  PASSÉ  LA...

geusement, ils ne savent pas combien de temps dure¬
ra encore cette situation pénible, l'avenir leur paraît
incertain. De tous côtés, arrivent des veuves affamées,
déguenillées et complètement dépouillées, qui ont
perdu leurs maris et leurs enfants, et qui font en¬
tendre des cris de détresse, nous avons faim, donnez-
nous du pain par pitié. Les cœurs de pierre même
ne peuvent rester indifférents à la vue de ce spectacle
navrant.

Les habitants qui avaient envoyé des fonds de
secours il y a quelques mois, pour soulager la misère
d'autrui, se trouvent aujourd'hui réduits à implorer
pour eux-mêmes ; mon Dieu, quelle triste destinée !
Maintenant, vous, nos compatriotes qui demandez à
conserver la liberté, hâtez-vous de venir aux endroits
où les habitants gémissent et versent des larmes de
sang, protégez les veuves et devenez les pères de ces
orphelins, ouvrez vos bras, pour secourir ces malheu¬
reux. Vous, prêtres, venez remplir votre mission
divine, porter la consolation à ces veuves qui ont
perdu leurs maris bien-aimés et sécher les yeux de
tant de mères arméniennes qui ne cessent de verser
des larmes en abondance.

loghoun-Olouk, 20 avril 1909.

(Signé) H.D. G. Guleusian.
  Page 48