Brézol, Georges. Les Turcs ont passé là

(Paris :  Brézol,  1911.)

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neur. Par décision du gouverneur, du commandant
militaire et des notables turcs et arméniens, des
groupes arméniens aussi ont participé à la défense de
la ville. — Le 5 avril, un essai infructueux des assail¬
lants ne les a pas découragés, ils ont enlevé les che¬
vaux qui se trouvaient en pâturage. Le 6, un assaut
vigoureux a eu lieu sur la ville, de trois côtés à la
fois (sud, ouest et nord) les soldats au sud et à l'ouest
et les groupes arméniens du côté nord, après une
belle résistance ont repoussé l'ennemi qui se dispersa
laissant des morts et des blessés. Le combat dura
jusqu'à la nuit tombante, nous n'eûmes pas le temps
de compter les morts ennemis; de notre côté, il n'y
eut ni mort ni blessé, car du côté sud l'attaque fut
faible, les assaillants furent vite repoussés par la ca¬
valerie composée d'Islams indigènes et ne purent ré¬
sister aux balles dirigées par trois postes militaires.
Quant au côté nord, les assaillants se sont approchés
des maisons, en faisant pleuvoir des balles sur les
groupes arméniens, mais au moment où ils devaient
pénétrer dans la ville, les nôtres se sont rués sur eux
et une lutte corps à corps s'en suivit, juste à ce
moment les soldats de la garnison Ouest arrivèrent
au secours et les bandits furent repoussés. Pendant
la nuit ces bandits avaient pu enlever leurs morts, le
lendemain on n'en trouva qu'un seul qui fut exposé
dans la cour du gouvernorat pour recevoir les malé¬
dictions du peuple, et il fut enterré sans aucune cé¬
rémonie religieuse.

C'est après cette défaite que le dévouement et la
pitié supposée des chefs de bandits apparaît nette¬
ment. La police a transporté en ville des centaines
de malheureux, qui se trouvaient à l'abri dans l'école
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