LES TURCS ONT PASSE LA... 63
C'est grâce au courage et Tintelligence de Djine
Torosse que des centaines d'âmes de Kars-Pazar et
des environs voient encore le jour. Ils doivent donc
la vie à sa vigilance et à ses moyens de précau¬
tion.
Cet homme de dévouement détient une longue
attestation de bonne conduite et honorabilité, signée
par les chefs religieux arméniens, arméno-catholique
et arménien évangélique de Kars-Pazar et d'Adana,
ainsi que par les missionnaires de nationalités étran¬
gères et par les notables de ces mêmes villes.
En reconnaissant le courage valeureux de cet
homme digne d'un meilleur sort que d'être renvoyé
de ses fonctions, il faut aussi remercier ces nobles
turcs qui avaient protégé les malheureux arméniens
en les logeant chez eux à Kars-Pazar (1).
Parmi les islams de Kars-Pazar, comme nous
l'avons dit, plusieurs ont sauvé des arméniens en
luttant même au besoin contre la horde envahissante ;
cependant pour cette raison même, ils ont été remer¬
ciés et ont dû quitter leurs emplois.
Nommons en quelques-uns, en faveur desquels le
Patriarcat arménien est intervenu pour leur faire
obtenir un emploi du gouvernement. Ce sont : Moussa
Effendi, Véli Effendi et le mulazime Husni Effendi
qui a tenu tête à la populace armée, avec soixante
soldats sous ses ordres; Poyrazoglou Keussé de
Bahdjé, Kharaban oglou Mehmed Bey de la tribu
(Achirett), Gharman Soumbas^qui a hébergé et soigné
pendant 26 jours trois cents arméniens; Arif agha,
fils àvù mufti de Kars, a sauvé six cents personnes,
(1) Pour plus amples détails lire le Puzantion du 8 novembre 1909.
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