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puissent se renouveler. La situation d'Antakié, de
Kessab et des alentours offre un spectacle navrant.
Nous y invitons l'attention et la bonté de nos chers
lecteurs et nous demandons lieur intervention pour
atténuer les conséquences de tels malheurs.
Signé : H. K.
Après la tragédie d'Adana
DANS LES RUINES DE LA VILLE — LA CAUSE
DES MASSACRES — LA BEAUTE d'uNE ARMÉNIENNE
Moniteur Oriental des Ik et 15 juillet
Adana, 30 juin.
Me voici devant les ruines d'Adana. Mes regards
ne se posent que sur des ruines.
C'est le quartier arménien qui fut en entier la proie
des flammes. Quoiqu'il se soit passé bien des jours
depuis l'incendie, je sens encore l'odeur qui se dégage
des débris enfumés.
Des murs restent debout, ici et là, parmi l'effon¬
drement des maisons avoisinantes, des murs tout
noirs qui ajoutent à l'horreur du milieu.
J'avance parmi les décombres, m'arrêtant à chaque
pas. J'éprouve cette lassitude spéciale qui étreint les
membres de ceux qui se sentent poursuivis en rêve
et dont les jambes ne peuvent bouger. Au-dessus de
cet amas de ruines, dont émergent par endroits des
poutrelles de fer, j'aperçois une croix et une cloche,
seuls vestiges de l'église arménienne et de son clocher
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