Royer, Clémence, Le bien et la loi morale

(Paris :  Librairie Guillaumin,  1881.)

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238                               TROISIEME   PARTÍE.

que I'expérience, d'abord sans plaisir, de jouis-
sances qui dépassent les limites des facultés,
chez Fêtre humain, en font peu å peu naître le
besoin, qui apporte, avec lui, la privation et la
douleur, dés qu'il cesse d'être satisfait. L'acqui-
sition trop rapide de nouveaux besoins, de plus
en plus variés et de plus en plus intenses, peut
ainsi dévoyer et affoler l'instinct, jusqu'å une
sorte d'insatiabilité maladive qui surméne le
systéme nerveux, conduit å I'oubli de tous les
sentiments moraux, affectifs et sociaux, et, fré-
quemment, dans nos sociétés modernes, aboutit
å des altérations pathologiques des centres
nerveux et jusqu'å la folie.
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