Tauxier, Louis, Le noir de Bondoukou

(Paris :  E. Leroux,  1921.)

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APPENDICE   V
Origine de quelques villages.
 

Les gens de Hérébo (Abrons) viennent de Zanzan. Les gens de Goum¬
béré, Lomo (ou Lombo) et Katakouo viennent de Hérébo. Leurs ancêtres
quittèrent ce village à l'époque de Kofi-Sonou. Ce fut un porte-canne de ce
roi, qui s'appelait Dohina^ ou Doguinan, qui fonda ces campements de cul¬
ture devenus ensuite villages indépendants.

Les gens de Dyendé ou Guienndé (mieux Dienné) sont des Abrons. Ils
disent qu'ils sont venus à l'époque de Kufi-Sonou de N'Go-Ourato (actuel¬
lement petit hameau situé dans le sud à côté de Kohou). A cette époque
les Abrons cherchaient de l'or avant tout. Un marabout leur fit un gris-
gris qui indiquait qu'ils trouveraient de l'or à l'endroit où se trouve main¬
tenant Dyendé. Ils y allèrent, et, comme le marabout devin était de Dienné,
ils donnèrent, sur sa demande, au nouveau village le nom de Dienné qui
fut ensuite prononcé Dyenndé, Guienndé, suivant les usages phonétiques
du pays.

Les gens de Yéguda (village du sud-ouest du cercle, sur la route Bon-
doukou-Dimmbokro) sont des Koulangos qui occupaient ce pays avant l'ar¬
rivée des Abrons. Ils disent venir du pays guimini.

A Toundiané (village du S. 0., également placé sur la route Bondoukou-
Dimbokro) les gens disent qu'ils sont des Sorobos (Musulmans). Physique¬
ment, le chef du village a l'air réfléchi et intelligent et il ressemble plutôt
lui-même à un Dyoula qu'à un Koulango. Les autres gens du village ne
sont pas très caractérisés; ils ressemblent à de braves broussards koulan¬
gos. Linguistiquemènt ils ne parlent que le koulango ou ne parlent plus
que le koulango. Au point de vue religieux, ils sont fétichistes, font des sa¬
crifices à la Terre, lui offrent les crânes des animaux tués à la chasse. In¬
terrogés sur leur origine, ils disent d'une part être originaires do Bégho et
d'autre part être venus du sud-est avec les Abrons. Pourtant ils disent
n'être ni Huélas, ni Dyoulas, ni Kari-Dioulas.

Ge sont peut-être des Kari-Dyoulas qui ont perdu tout souvenir de leur
origine, excepté ce nom de Sorobos que leur tradition a sauvé quoiqu'ils
soient maintenant fétichistes.
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