Brézol, Georges. Les Turcs ont passé là

(Paris :  Brézol,  1911.)

Tools


 

Jump to page:

Table of Contents

  Page 75  



LES   TURCS   ONT   PASSE   LA...                        75

se divertir de ses tortures. Le pauvre vieux, trans¬
formé ainsi en flambeau vivant, tomba enfin tout
brûlé : c'était le prêtre de Koz-Olouk, dont le fils,
grièvement blessé et moribond, assistait au martyre
de son père.

Pendant ce temps les hécatombes continuaient : on
entassait les uns sur lés autres les blessés et les mori¬
bonds, on en formait un bûcher humain rouge de
sang, que Ton entourait de fagots imbibés de pétrole,
et l'on y mettait le feu. Une quarantaine de personnes
périrent ainsi carbonisées, à la grande joie des assas¬
sins. Cris, gémissements, convulsions, tout cessa :
une fumée épaisse et une odeur nauséabonde de chair
brûlée indiquaient seules la place où cet acte abomi¬
nable avait été commis par des bêtes humaines...
 

La situation à Aixt^kié et à Kessali

Djéridè du 19 mai 1909.

A Antakié il y a eu des massacres presque aussi
terribles qu'à Adana, Tarsous et autres endroits.
Parmi plus de 800 arméniens il n'en est resté que
20, tout au plus 30, qui sont très grièvement blessés
et très malades. Les églises, les maisons arméniennes
et protestantes sont pillées; outre cela notre cher
vicaire patriarcal Père Arsène Haroutounian, Père
Arménak Donatossian, M. Mardiross Guiragossian,
membre de l'administration municipale, ont été mas¬
sacrés cruellement. A 12 heures de distance d'An-
takié, Kessab, petit village se trouve sous l'adminis¬
tration de Djéssre Choughour et compte 10.000 habi-
  Page 75