Brézol, Georges. Les Turcs ont passé là

(Paris :  Brézol,  1911.)

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36                        LES  TURCS   ONT  PASSE   LA...

N.B. — Quoique nous ajoutions que le calme règne
on a toujours peur et l'on est soupçonneux, car le
gouvernement emprisonne les chrétiens et leur fait
subir des tortures.

Les Mêmes.
 

Détails sur Tlncident de Missis
 

Cette petite ville historique paya très chèrement
son tribut à la bande armée musulmane, puisque de
tous ses habitants arméniens, il ne reste plus qu'un
seul, un boulanger. Le reste a été impitoyablement
massacré, brûlé vif. Les maisons arméniennes,
l'Eglise et l'Ecole normale ont été réduites en ruines,
au point qu'on ne reconnaîtrait plus leurs emplace¬
ments.

Les atrocités qu'on y a commises sont indéfinissa¬
bles, on ne peut pas les narrer à la plume, ni les
dépeindre au pinceau, le Djihoune aussi, fleuve muet,
a charrié de nombreux cadavres. On ne peut que
pleurer au récit de ces massacres volontaires exécu¬
tés avec une férocité tenace et infatigable. Laissons
raconter le seul et unique survivant arménien de
Missis, ce boulanger dont nous avons fait mention si
haut; c'est un résumé d'un article publié parle jour¬
nal « Jamanak » de Constantinople, en date du
5 février 1910, sous le titre « Une heure et demie à
Missis et signé par M""^ Archagouhi Théotik.

Après une description de Missis en ruines, des
quartiers incendiés et de la tristesse que le voyageur
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