LES TURCS ONT PASSÉ LA^. 319
Tout près d'Aïntab nous avons rencontré des
assassins qui ont voulu m'égorger, mais le vieux
turc n'a pas laissé faire et m'a conduit à Aïntab,
auprès du D"" Schepphert qui m'a donné des soins et
m'a guéri la plaie. Actuellement je me trouve en
Amérique.
Signé : Mihran H. Melconian.
Supplices et Tortures
Article du « Petit Parisien » du 21 août 1909
On n'a pu lire sans un immense dégoût les suppli¬
ces subis par les partisans du roghi qui avaient été
amenés, à Fez, prisonniers.
Ces atroces mutilations, ces pieds et ces poings
coupés, ces joues fendues pour arracher les dents de
la mâchoire, ce sel répandu sur les plaies -— toutes
ces barbaries ont fait frémir et ont révolté la cons¬
cience publique. Est-il possible que ces choses
monstrueuses se passent encore de notre temps ? On
n'en saurait douter, cependant, et le témoignage des
consuls européens est formel. Souhaitons que la pro¬
testation formulée par TEurope ne demeure pas
vaine.
Hélas, quel fond de cruauté reste chez l'homme
quand il est abandonné à tous ses instincts ! Quelle
affreuse jouissance il trouve à faire souffrir! Peut-être
est-ce dans le mal, par la variété des tortures, qu'il
a eu le plus d'imagination.
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